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Sciences de l’âme

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L'aspiration, une quête d'Amour

Je cherche à servir.
Je réponds au besoin.

Ces énonciations sont toutes deux caractéristiques de la personne engagée dans une existence spirituelle, mais pourtant, elles traduisent deux directions différentes.
La première décrit l’être qui tourne son regard vers le haut. Il cherche, il aspire. Attiré par l’énergie magnétique de l’Ame, il est puissamment en quête d’élévation, et désire être adombré par cette vaste conscience inclusive qui illuminerait ses pensées et le doterait d’un équilibre émotionnel, auquel on donne parfois le nom de « paix intérieure ».
La seconde décrit l’être qui tourne son regard vers le bas. Poussé par l’énergie de l’Ame qui le vitalise, et la conscience illuminée, il considère le besoin du Monde et s’emploie à y répondre.

Nous sommes dans ces deux cas en présence d’aspirants. En effet, l’être incarné qui tisse un lien avec une conscience distincte de la sienne, est toujours un aspirant, dans toute la beauté que ce mot peut comprendre.
L’expérience que l’aspirant poursuit l’initie alors progressivement à une nouvelle conscience : son regard, sa compréhension, ses paroles prennent un relief jusqu’alors inconnu. Des mutations s’opèrent en lui : il renaît à lui-même, ce qui constitue paradoxalement une naissance pour le service à autrui et non pour soi !
C’est à ce moment que l’on découvre une dimension dans laquelle l’expérience de l’unité peut être réalisée : nous venons de nous ouvrir à l’Amour.

I. Le rôle fondamental de l’Aspiration

Au sens littéral du terme, l’aspirant est un être dont une part plus ou moins importante de son équipement se consacre à l’aspiration.
Cette énergie caractérisée par l’élévation est souvent associée de façon restrictive au mysticisme ou à la dévotion religieuse qui s’expriment très fortement par ce canal.
L’aspiration exige, de fait, une adhésion complète de celui qui l’accueille, et elle mobilise la totalité de l’être à sa cause passionnée.
Mais ce que nous en percevons alors n’est que l’impact immédiat qu’elle applique sur la personnalité qui y est soumise. D’un autre point de vue, l’aspiration, n’est que le moyen par lequel un être purifie ses émotions et ses pensées. Ce processus étant essentiel pour subtiliser le taux vibratoire d’un individu et lui permettre de rentrer en contact croissant avec une énergie supérieure.
L’aspiration n’est donc pas une fin en soi, mais c’est pour prendre une image, « l’échelle » vers le céleste ou la Voie qui doit être parcourue par notre part humaine jusqu’à l’Ame.
L’aspiration est ainsi, tant le chemin que la douloureuse prise de conscience de la distance qui sépare notre conscience de notre Ame, ou de notre étincelle divine.

II. Le processus évolutif de l’inter relation entre l’Ame et la Personnalité

Les premiers pas sur le chemin vers la conscience de l’Ame sont caractérisés par une aspiration émotionnelle très forte. La personnalité est très émissive, elle « s’adresse » à l’Ame avec une intensité telle qu’elle occupe presque totalement le canal de conscience qui les relie.
Mais peu à peu, elle apprend à faire silence, à adopter la juste posture qui permettra que l’Ame puisse lui répondre et lui insuffler sa conscience et son énergie. C’est l’apprentissage pour la personnalité du rythme de l’inspire et de l’expire.
Par ce processus, la personnalité développe une nouvelle sensibilité. Sa vibration s’élève, et la transmutation des énergies du plexus solaire vers le cœur va s’amorcer, puis s’intensifier au fil des expériences de la vie incarnée dans ce que l’on nomme « la vie de service ».

Du point de vue de la personnalité, le processus peut être schématisé de la façon suivante :

ÂME PERSONNALITÉ MONDE 1. La personnalité aspire à l’Âme 2. L’Âme diffuse sa qualité d’amour 4. La personnalité diffuse l’Âme dans l’activité Accueil Silence 3. La personnalité écoute

Ce schéma met l’accent sur les qualités essentielles de l’Ame et la Personnalité : l’essence de l’Ame est Amour, alors que la finalité de la Personnalité se révèle dans l’activité.
Lorsque la personnalité, qui est l’instrument de l’Ame est pénétrée de la qualité essentielle d’Amour, elle peut alors se livrer à une activité aimante ; autrement appelée : le Service.

III. S’ouvrir à l’Amour

Avant d’être autorisé à donner, l’individu qui suit un chemin spirituel doit avoir démontré son aptitude à recevoir.
Recevoir est un acte de générosité qui requiert profondeur et abnégation. Ces deux qualités vont l’amener à découvrir avec un intérêt toujours renouvelé, une conscience distincte de la sienne s’exprimant par une sensibilité, des idées directrices et une existence s’affirmant dans une direction bien déterminée.

Au fur et à mesure que s’approfondit cette découverte de l’Autre, sa vie et sa conscience pénètrent en nous, et nous sommes envahis par un sentiment de compréhension joyeuse et évidente, par un sentiment d’intimité profonde.
Notre centre d’intérêt se déplace de nous-mêmes vers autrui : c’est l’expérience de l’inclusivité qui commence, elle-même indissociable de la décentralisation.
C’est dans cette expérience où notre sensibilité s’accroit pour devenir compréhension et où notre réceptivité s’étend dans le dépassement de soi que naît le Don. Ce don étant une dimension de l’Amour, ne s’exprime véritablement que par la vie dédiée au service.

Le Don est toujours vital, et c’est pourquoi il ne peut y avoir de service sans don. Il comporte le sacrifice d’une part de soi à l’universalité. Sacrifice qui est perçu du point de vue de la personnalité comme un acte noble. Mais du point de vue de l’Ame, ce n’est qu’une union volontaire à un autre Etre.

Dans cette union, l’Autre est devenu plus important que soi, et il peut nous sembler que nous le portons en nous. En réalité, nous sommes en train de devenir un avec lui.
Dans cette « conscience vitale », lorsque l’autre exprime un besoin, nous le sentons vibrer en nous et nous pouvons nous consacrer à y répondre. De même, dans cette conscience vitale, lorsque nous croissons, il croît aussi.

La vie de service devient alors dominante et donne seule sens à l’existence incarnée.

Eliott

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