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Le langage de l’âme

L’âme demeure dans un lieu où le langage, les pensées et les sentiments si familiers à l’homme incarné, n’existent pas.
Dans son monde, l’âme accède à la connaissance en s’identifiant directement aux réalités qui existent autour d’elle.
Ce sens de compréhension synthétique n’a pas d’équivalent dans les fonctions psychologiques qu’emploie la personnalité de l’homme. C’est pourquoi les connaissances qui proviennent de l’âme ne s’expriment trop souvent que par des approximations du langage, des concepts abstrus ou des sentiments contradictoires.

Pourtant, si l’âme était totalement étrangère à l’homme incarné, il n’y aurait pas de possibilité pour elle de se manifester à lui, ni pour ce dernier, d’invoquer la sagesse et la lumière de l’âme. Il existe donc une interface en laquelle l’âme et la personnalité d’un homme peuvent se rencontrer et communiquer.
Cette interface qui doit être découverte par les efforts de ceux qui cherchent « la profondeur des choses » est constituée par la zone psychologique extrêmement fine où s’interceptent pensées, sentiments et sensations.
C’est seulement dans cette zone psychique étroite que l’âme parvient à transmettre les réalités de son monde à l’homme incarné. Cet espace psychique souvent bien connu des artistes est appelée par eux intuition, tandis que le message communiqué est nommé inspiration.
Mais, bien que cette perception intuitive inclut, une part de pensée, une portion de sentiment et véhicule aussi une sensation, l’artiste ne parvient que difficilement à la transcrire toute entière et la rendre accessible au public.
La plupart du temps, ses œuvres ne traduisent qu’une petite portion du message que l’âme véhiculait dans l’inspiration. Souvent l’artiste parvient à transcrire un sentiment ou une sensation mais la pensée sous-jacente est occultée. Parfois la pensée et le sentiment sont exprimés mais aucune sensation ne permet de ressentir la force vibratoire de la perception qui provenait de l’âme.

Par le passé, les Ecoles de Mystères avaient façonné des formes symboliques et rituéliques qui permettaient de transmettre aux trois zones psychiques de la personnalité (pensée, sentiment, sensation) les connaissances provenant de l’âme. Ces formes étaient un langage commun à l’âme et la personnalité de l’homme et leur permettaient de se rapprocher.
Mais aucune forme créée n’échappe à la loi qui oblige l’univers à évoluer. Le monde change et les formes qu’il contient doivent aussi se modifier. C’est pourquoi les rituels et symboles qui signifiaient avec tant d’exactitude les réalités de l’âme aux époques passées, n’opèrent plus leur charme et sont même devenus mensongers !

Communiquer les réalités de l’âme aujourd’hui demande de trouver un nouveau langage. Un tel langage devra exprimer les valeurs éternelles que l’âme cherche à divulguer au sein des caractéristiques de notre époque.
Depuis l’explosion des moyens de communication modernes (médias et internet), prévalent parmi les masses humaines éduquées, une sorte de détachement de la sensibilité, une liberté de ton pertinente et beaucoup de second degré.
C’est une part importante de la tâche des ashrams de troisième et quatrième rayons que d’employer ces caractéristiques psychiques de notre époque pour en façonner un nouveau langage, un langage de l’âme. De nombreux aspirants actifs sur ces deux rayons participent à cette tâche préliminaire indispensable à l’apparition du cinquième règne de la nature.
Le vingtième siècle s’était caractérisé par un appauvrissement de la langue qui a perdu une grande part de sa « force vibratoire » en voulant se rapprocher des réalités matérielles que la science découvrait.
Mais l’horizon de l’humanité s’élargit considérablement avec l’arrivée de la nouvelle ère. L’homme s’éloigne du matérialisme et redécouvre des potentialités qu’il avait délaissé, pour un temps seulement.
Le Verbe est le pouvoir par lequel l’homme participe à la Création, il est également la force qui guérit et le sentier sur lequel se rejoignent et s’associent des créatures très différentes de l’univers.
Les mots sont des ondes qui doivent naître de la mélodie de l’âme puis résonner dans l’enceinte du cœur et être articulés ou écrits par une pensée silencieuse.
De cette triple condition naît l’expression de la Vérité et s’affirme le Bien.

Les paroles ainsi énoncées par l’âme édifient sous nos yeux une structure subtile de lumière sur laquelle croîtra la prochaine civilisation...
Nous le savons tous, mais n’est-il pas utile de le rappeler ?

I.K.

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