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Le mythe de la réincarnation et la loi de renaissance

Cet article va tenter d’apporter un éclairage sur le sujet de la réincarnation à partir de deux points de vue complémentaires :

Le thème de la réincarnation, depuis le milieu du vingtième siècle, est devenu populaire au point qu’il est discuté dans tous les milieux sociaux et culturels, et même parmi les adeptes de religions qui n’en font pas un dogme.
On peut aujourd’hui parler de vies antérieures dans un repas mondain ou entre collègues pendant la pause-café, sans craindre aucun ostracisme.
La réincarnation, considérée comme un fait naturel dans de nombreux pays de traditions Hindouiste et Bouddhiste, est un sujet qui s’est aussi démocratisé dans les sociétés occidentales.
L’homme de la rue est désormais familiarisé avec l’idée qu’il a peut-être, par le passé, déjà vécu ici-bas, sur cette Terre, et qu’il reviendra certainement dans un nouveau corps, après cette vie.
Cette croyance est si populaire, que parfois, même ceux qui rejettent l’idée de l’existence d’un Dieu créateur, pensent qu’ils continueront à exister après leur mort et pourront revenir sur la Terre.
Mais bien que le thème de la réincarnation soit si largement débattu, une grande incompréhension règne, en réalité, sur ce sujet.

Croyances populaires et dogme religieux

Les personnes sensibles à l’idée qu’elles survivront à la mort de leur corps se partagent entre celles qui pensent que la mort les emportera vers un ailleurs d’où elles ne reviendront jamais et celles qui ressentent qu’une seule existence ne suffit pas à compléter l’expérience que la vie terrestre leur propose. Ces dernières croient en la réincarnation. Pour l’occidental, se réincarner est entendu à peu près de la façon suivante :
« L’individu conscient et maître de lui-même, va suivre après sa mort un parcours, plus ou moins long, dans un monde spirituel éloigné des péripéties terrestres. Puis lorsque son heure aura sonné ou bien quand il en aura décidé ainsi, il reviendra à la vie terrestre par le biais de parents biologiques qui lui fourniront un nouveau corps.
Il pense que ses vies répétées, sont toutefois conduites par une loi de justice qui s’applique à sa destinée, la loi de karma. Avec le temps et les leçons du karma qui récompensent ses actions altruistes mais réprimandent celles qui portent préjudice à son prochain, il se perfectionne moralement et spirituellement au point où l’expérience terrestre n’a plus rien à lui offrir. C’est alors que cesse pour lui, le long cycle de ses réincarnations ».

En orient, dans les traditions Bouddhiste et Hindouiste, berceau de cette croyance, la réincarnation est perçue assez différemment.
Pour le Bouddhisme, le nombre des êtres dans l’univers est incalculable et c’est une grande faveur lorsque se propose pour certains, l’opportunité de s’incarner. C’est grâce aux difficultés qu’ils affronteront lors de cette incarnation qu’ils auront l’occasion d’acquérir une connaissance qui les élèvera à un état d’être supérieur.
Pour cette tradition, l’être, à sa mort, se sépare en différentes parties composantes dont certaines reviendront à la vie à travers d’autres êtres.
Lorsque l’âme du décédé est spirituellement très avancée, qu’elle s’est élevée au-delà de l’ignorance et a atteint la Sagesse, elle peut contrôler le processus de renaissance et choisir les conditions de son retour dans un ou plusieurs nouveaux corps.
Dans ces cas, l’âme revient alors par compassion pour aider les êtres encore victimes de l’Ignorance ; ignorance qui occasionne toutes les souffrances de l’existence. Cette âme éveillée cherche à aider tous les êtres à atteindre un état de Sagesse éclairée (l’Illumination) qui leur permettra de découvrir la Réalité au-delà de l’ignorance. Ce n’est qu’unis pour toujours à cette Réalité, que ces êtres connaissent alors l’état de Béatitude.

Pour l’Hindouisme, la réincarnation est le retour dans la matière, du principe le plus élevé de l’être, l’Atman. Cet Atman est l’essence spirituelle de tout être et peut tout autant faire le choix d’une expérience humaine que celui d’une incarnation animale ou végétale. C’est le karma que l’être aura engendré dans son existence, mais aussi les derniers instants précédant sa mort qui décideront alors du sort heureux ou malheureux de sa prochaine vie. Mais pour l’Hindouisme, le monde de la matière et de l’incarnation est une illusion (maya) et les réincarnations incessantes n’ont pour seul but que d’apprendre à l’âme abusée, un détachement suffisant par lequel elle deviendra indifférente au bonheur et à la souffrance. C’est ce détachement qui lui permettra de se soustraire à la loi inexorable qui l’amène à toujours renaître.

Ces conceptions traditionnelles dont nous simplifions, ici, beaucoup la présentation, sont toutefois assez éloignées de ce que l’occidental qui se sent en affinité avec les philosophies de l’orient, comprend sur ce sujet.

Deux visions du Monde

L’orient et l’occident comprennent très différemment le Monde, dans lequel ils vivent tous deux.
En occident, le monde physique est perçu comme une réalité qui permet de faire des expériences et acquérir des connaissances objectives. La vérité est ce qui est observable et vérifiable. Les idées, les pensées ne sont que des conceptions qu’il faut mettre à l’épreuve des faits.
Pour l’orient par contre, la réalité ne peut être touchée que par la pensée. Le Monde physique qui nous entoure n’est pas réel, il n’est que ce que nos perceptions sensorielles limitées nous permettent d’en apercevoir. L’oriental se méfie de ses sens, alors que l’occidental observe de la réserve vis-à-vis des conceptions non reliées à une réalité tangible.
La notion de réincarnation est donc perçue par l’occidental comme une idée intéressante qui doit pouvoir être corroborée par des observations factuelles.
Mais pour l’oriental, le concept même de réincarnation, puisqu’il repose sur un édifice philosophique satisfaisant, est une réalité. Aucun fait physiquement constaté ne pourrait lui apporter ni une preuve, ni une objection plus pertinente que le concept métaphysique contemplé par sa pensée.

Ni l’une ni l’autre de ces deux attitudes ne permet pourtant de connaître la réalité, car l’une souffre d’un excès de confiance dans les capacités de la pensée, tandis que l’autre veut réduire le champ du réel à la portée de ce qu’elle peut toucher.

Il y a une troisième voie qui permet toutefois d’atteindre une connaissance assurée. Cette voie consiste à développer ses capacités d’observation au point où elles incluent les réalités inaccessibles aux sens physiques, où se déroulent les processus de mort et de renaissance. Cette voie, où la connaissance est acquise sans subjectivité, est la voie du développement occulte. Par ce développement, l’homme acquiert la capacité d’observer par lui-même les processus de la réincarnation, aussi simplement qu’un scientifique observe une réaction chimique dans son laboratoire.

Observation du réel

Le nombre de ceux qui peuvent contempler par eux-mêmes, la Loi qui ordonne le processus de la renaissance, est encore très faible. C’est pourquoi, leur témoignage s’est perdu parmi le dédale des conceptions religieuses et des théories métaphysiques.
La présentation qui suit ambitionne de résoudre certaines contradictions qui rendent confuse, la perception de cette loi incontournable de la destinée humaine. Elle repose sur une observation du réel.
Les descriptions qui vont être exposées de la vie des personnes désincarnées ne sont pas exhaustives, leur but n’est que de fournir un matériau qui servira à expliquer les processus en jeu dans la réincarnation des êtres humains. Beaucoup de ce qui concerne « l’après vie » est donc volontairement omis.

1. Juste après la mort

a. Le vécu

Après sa mort, l’individu se retrouve pleinement conscient, pourvu de sa mémoire, de son jugement, sa sensibilité et tout ce qui le distinguait lorsqu’il était en vie. Cette personne qui vient d’évacuer son corps physique est présente sur les lieux de l’existence qu’elle vient de quitter, elle voit ceux avec lesquels elle est encore liée affectivement mais ne parvient plus à les contacter.
Mais dans le même temps, cette personne est accaparée par des visons qui semblent surgir de sa mémoire avec une netteté étonnante. Ce sont les scènes de sa vie qui défilent devant ses yeux. Ces scènes se présentent de façon thématique : ici, apparaît le tableau de sa vie sentimentale, là, celui de sa participation à la société humaine dans laquelle elle était insérée de son vivant, et encore à côté, sont visibles les épreuves de santé qu’elle a dû subir, etc. C’est comme si ses souvenirs avaient été réorganisés et enchaînés de façon que le sens contenu dans toutes les expériences de sa vie puisse être plus facilement perçu.
Ces scènes s’imposent à elle, comme si quelque chose avait enregistré tous les événements vécus au fur et à mesure qu’ils se produisaient. Ce que cette personne contemple est si clair et présente un tel intérêt à ses yeux, que son attention se détourne sans difficulté de la réalité physique dont elle continue pourtant à avoir la perception. Elle peut en effet se rendre sans difficulté dans de nombreux lieux qu’elle a connus de son vivant et observer ses proches, souvent accablés par la détresse provoquée par son départ. Elle peut assister à ses obsèques où se rendre en n’importe quel lieu qui suscite son intérêt. Mais l’attrait des visons qui s’imposent à elle supplante ces réalités physiques.
Ces scènes s’impriment en elle avec une fraîcheur que sa mémoire n’aurait jamais pu lui apporter. De nombreux détails complètement oubliés ressurgissent et donnent du sens à toutes ces scènes. Puis lorsque la totalité des expériences de sa vie a été évoquée, ces visions s’estompent et semblent s’éloigner du spectateur qui les voit de moins en moins distinctement.
Dans le même temps, le monde physique dans lequel elle se situe encore semble, lui aussi, devenir moins réel : c’est un peu comme se trouver dans un décor de cinéma et découvrir que derrière ce que l’on croyait être de vraies rues avec de vraies maisons, il n’y avait rien d’autre que des façades en carton.
La personne perd de ce fait, son intérêt pour la réalité qui l’entoure et c’est alors qu’apparaît à ses côtés une lumière vibrante qui attire son attention. Se rapprocher de cette lumière est la seule chose qu’elle désire en cet instant. (Ce dernier élément est devenu très populaire depuis la parution du film américain : GHOST)
La personne soumise à ces événements n’est nullement consciente d’une notion de temps. Cela se vit, psychologiquement, sans aucun repère temporel.

b. Explication occulte

L’homme est constitué d’un corps physique, doublé d’un corps éthérique qui l’interpénètre et lui fournit de l’énergie pour vivre.
Ce corps éthérique est édifié autour d’une minuscule centrale énergétique qui comme une puce informatique, enregistre tout ce qui sollicite l’attention et l’énergie du corps durant la vie. Tous les souvenirs de ce que la personne vit y sont enregistrés, comme dans le cerveau, mais sans aucune déperdition. Cette centrale énergétique est ce que la tradition ésotérique nomme l’atome physique permanent.
Au moment de la mort, les corps physique et éthérique qui avaient été associés jusqu’alors, se désolidarisent. Le corps physique privé de tout soutien énergétique se déstructure, son intégrité est entamée par les processus de putréfaction.
Mais le corps éthérique se retrouve lui aussi démis de ses fonctions, il ne peut plus transmettre les énergies dont il est constitué, au corps dense. Il se retrouve comme un générateur électrique dont on aurait retiré l’un des pôles, le pôle négatif : il se décharge.
Cette décharge dure normalement de 24h à 72h.
Dans les cas de momification pratiqués par certaines religions dans le passé, le corps physique peut continuer de jouer son rôle de polarité électrique auprès du corps éthérique. Dans ces situations, le corps éthérique conserve sa polarité électrique positive et peut perdurer pendant des siècles.
Mais dans tous les cas normaux qui nous intéressent ici, le corps éthérique se décharge de sa polarité électrique et se dissipe au « quatre vents des cieux », selon l’expression consacrée. Lorsque nous parlons de polarité électrique, ce n’est pas seulement une image pour illustrer ce processus. Le corps éthérique répond aux mêmes lois que les forces électro-magnétiques qu’étudient les physiciens, mais il fonctionne avec un type d’électricité plus subtile qui n’est pas encore complètement accessible aux instruments qu’utilisent les scientifiques.
C’est en tous cas, pendant ce processus de dissipation du corps éthérique que la personne décédée aperçoit le tableau de sa vie devant elle. Le cerveau et les sens physiques ne fonctionnent plus et la personne consciente se retrouve dans son corps éthérique, pourvue d’un cerveau éthérique et de sens éthériques très semblables aux sens physiques, auxquels elle était accoutumée. Mais en l’absence de la polarité (négative) que fournissait le corps physique, la persistance de ce corps est comptée. Les énergies du corps éthérique se dissipent, en passant toutes par l’atome permanent qui révèle alors les informations qu’il avait recueillies durant toute la vie. L’atome permanent est « illuminé » par toutes ces énergies qui circulent à travers lui. Et c’est dans cette lumière que l’homme conscient, aperçoit sa vie qui défile devant ses yeux.
Mais bientôt l’homme se retrouve dépossédé de son corps éthérique qui s’est dissipé. C’est un processus qui est intervenu sans douleur.
La personne consciente a vécu cet épisode avec l’impression que les souvenirs de sa vie semblaient s’éloigner d’elle comme s’ils ne devaient plus lui appartenir en propre : les énergies éthériques se dispersaient et rejoignaient le grand réservoir de forces éthériques de notre planète, composé de quatre types de forces, « les quatre vents des cieux ».
A l’issu de ce processus de dissipation, la conscience se localise dans l’atome physique permanent. Cet atome, en déroulant les souvenirs de la vie, n’en a conservé que quelques éléments synthétiques et essentiels. Ce qui persiste dans l’atome permanent, après ce visionnage de toute une vie, est un peu comme la « bande annonce » d’un film qui montre les moments intenses et laisse deviner la trame de tout le film. Mais tous les détails sans importance de la vie et ce qui n’a pas eu de sens pour la conscience de l’homme sont effacés.

L’atome permanent est une minuscule centrale de forces éthériques dont l’amplitude vibratoire lui permet d’exister dans « plusieurs dimensions ». De même qu’il est possible dans le monde matériel de convertir de la lumière en électricité, de l’électricité en chaleur, de la chaleur en mouvement, l’atome permanent peut, lui aussi, s’exprimer sous différentes formes, dans d’autres dimensions que la seule dimension physique. Ces autres dimensions sont les plans astral, mental et causal.
Cet atome survit à la mort et accompagne l’individu de vie en vie. Tout ce que l’homme a été durant son existence est réduit, spatialement à ce point minuscule qui a enregistré la totalité des expériences vécues et des aptitudes développées. Mais après la dissipation du corps éthérique, cet atome permanent ne peut plus se maintenir dans la sphère éthérique dans laquelle il existait jusqu’alors. Il est attiré vers une sphère vibratoire plus élevée : il se transmue sur un plan supérieur.
La personne quitte définitivement cette sphère d’existence qui la maintenait encore proche des vivants dans le « monde physico-éthérique ». C’est à ce point précis que l’atome permanent et la conscience de l’homme qui y réside sont retirés vers un nouveau plan, le plan astral. Pendant ce processus de transfert, la conscience de l’homme habituée aux vibrations de l’existence physique et éthérique est confrontée à une force vibratoire supérieure qui provient du plan astral, dans lequel se situe son « nouveau corps » qui l’attend. C’est cette perception d’une vibration plus élevée que l’homme perçoit comme une lumière belle et attirante.
Cette lumière n’est pas perçue par un sens visuel quelconque, car la personne n’a plus d’yeux, ni physiques ni éthériques, puisque toute la personne consciente se situe dans l’atome permanent.
La perception de cette lumière n’est qu’un phénomène vibratoire auquel la conscience est sensible indépendamment de l’existence des sens : la conscience perçoit l’élévation vibratoire de l’atome permanent en train de se transmuer sur un plan supérieur, sous la forme d’une lumière vibrante qui l’attire.

Note : la dénomination atome physique permanent n’indique pas que cet atome soit limité à la sphère physique de l’existence. Le mot physique est employé pour indiquer qu’il possède la capacité d’enregistrer les expériences de l’homme dans son corps physique. Mais si cet atome était confiné à la sphère physique, l’homme, une fois dépourvu de ses corps physique et éthérique et résidant désormais dans son corps astral, n’aurait dans ce nouveau corps, plus aucune mémoire de ce qu’il avait vécu sur Terre, pendant son incarnation. Le corps astral durant la vie physique ne mémorise aucune des expériences qui se déroulent dans le corps dense.
C’est la conscience maintenant focalisée dans l’atome permanent, qui lorsqu’elle rejoindra ce nouveau corps après la mort, devra y apporter les souvenirs de sa vie physique. L’atome physique permanent, après « le visionnage », se retrouve donc, par un processus de transmutation, sur le plan astral et informe ce nouveau corps, des expériences qu’il avait enregistrées durant la vie (expériences synthétisées sous la forme d’une « bande annonce » comme cela est décrit plus haut).
Durant le sommeil, l’homme quitte parfois son corps physique et se retrouve dans son corps astral, mais dans ces cas, le corps astral n’est en possession d’aucun des souvenirs qui sont enregistrés dans le cerveau physique, ni dans l’atome physique permanent. Seules des impressions qui ne correspondent pas rigoureusement aux événements physiques mais aux émotions que celles-ci ont suscité dans le corps astral y sont enregistrées. C’est la raison pour laquelle l’individu peut, durant le sommeil de son corps physique, vivre (rêver) des choses improbables sans y faire d’objection ; son corps astral ne détient pas encore les souvenirs provenant de la vie du corps physique et du principe de la Raison qui y résident.

2. Vie sur les plans astral et mental

a. Le vécu

Après avoir vu cette lumière et l’avoir suivie, la personne décédée s’éveille à une nouvelle réalité qui semble apparaître tout autour d’elle.
Elle se rend compte qu’elle possède un nouveau corps semblable à celui qu’elle avait quitté et qu’elle est environnée d’un monde aussi tangible que l’univers physique qui lui était familier. C’est dans ce monde que commence une nouvelle vie, pour elle. Elle retrouve des personnes qu’elle a connues de son vivant et décédées avant elle, mais le type de relation qu’elle établit avec elles peut changer considérablement selon un critère d’affinité qui n’était pas toujours apparent dans la vie physique. Un parent peut sembler n’être plus qu’une relation anodine, tandis qu’une simple connaissance peut apparaître si proche qu’elle est comme un conjoint. Tout cela se vit naturellement et ne contrarie pas la mémoire qu’elle avait des relations antérieurement établies dans la vie incarnée.
Le monde dans lequel elle se retrouve, bien que lui procurant les mêmes impressions sensorielles que le monde physique qu’elle a abandonné, semble pourtant répondre à des lois différentes. L’espace et le temps ne lui imposent plus leurs limites implacables. Le temps se dilate et se raccourcit selon l’intensité des situations vécues et certaines réalités semblent d’autant plus accessibles qu’elles sont en affinité avec la conscience de la personne. Une personne ayant aimé les animaux de son vivant, se retrouvera en leur compagnie, tandis qu’une personne y ayant été indifférente aura des difficultés à les rencontrer.
L’individu « nouveau-né » à sa nouvelle existence sur ces plans de conscience, abandonne très rapidement les repères physiques auxquels il était habitué, tant le monde dans lequel il vit désormais, lui semble plus réel.
Bientôt, les souvenirs de sa vie physique (ce qu’il en reste dans la « bande annonce ») lui semblent dérisoires et laissent la place à une conscience plus aiguë de lui-même. Les motivations qui avaient gouverné ses goûts, ses choix, et ses actions antérieures lui apparaissent maintenant dans la lumière de l’évidence. L’individu atteint à une conscience de soi, sans aucun faux-semblant.
Cette vie dans l’au-delà n’est pourtant pas sans difficultés, car de nombreuses occasions se présentent qui mettent à l’épreuve le bon sens, la sincérité et plus tard l’altruisme de la personne. Des évènements surviennent, comme dans l’existence physique, qui l’obligent à donner le meilleur d’elle-même. Mais maintenant, à chaque difficulté surmontée, apparaît une impression de liberté et de soulagement qui lui ouvre des horizons nouveaux sur le monde qu’elle habite.
La personne s’éloigne des réalités extérieures qui lui étaient coutumières dans son existence physique et acquière une acuité psychique bien plus aiguë qu’avant sa mort. Elle vit des expériences qui lui révèlent le sens caché de sa vie terrestre. Et elle se transforme progressivement en une personne plus sage et douée de plus de compréhension. Elle découvre les personnes qui lui étaient proches dans la vie physique sous un jour très différent. Elle voit en elles, des qualités qu’elle ne soupçonnait pas.
Toute l’existence pour elle, commence à devenir de plus en plus simple et compréhensible. Ses pensées s’associent aisément avec d’autres êtres et d’autres âmes, elle peut coopérer avec eux en groupe et percevoir ainsi des réalités suprahumaines très éloignées de ce qui est accessible à la compréhension ici-bas, même pour les meilleurs penseurs qui sont incarnés.
Petit à petit, elle se transforme de telle façon qu’elle n’éprouve plus les sentiments mesquins qui la retenaient dans les limites de son égo. Quelle que soit la personne qu’elle fût sur la Terre, elle devient plus altruiste, plus aimante et se libère de toute vanité. En se purifiant ainsi la personne s’introduit dans des lieux et des dimensions qui lui font maintenant découvrir des réalités universelles.
Elle peut être en communication avec des êtres de haute réalisation spirituelle dont beaucoup n’ont jamais vécu sur la Terre.
Vient un temps où sa vie terrestre est si loin derrière elle, qu’il lui est difficile de se souvenir des notions, d’âge, de sexe, de beauté, de réussite sociale et de réputation qui étaient si importantes dans sa vie physique. L’au-delà, dans lequel cette personne s’épanouit, a lui aussi bien changé depuis son arrivée. Rien ne ressemble plus à ce que ses yeux de chair étaient habitués à observer. Les autres personnes avec lesquelles elle vit son existence n’ont plus la forme humaine qu’on leur connaît ici-bas. Leurs sentiments et leurs pensées constituent le tissu de leur corps et chacun n’a plus de secret pour tous les autres. Mais paradoxalement dans le même temps, cette personne se sent intimement reliée à certains êtres nouvellement incarnés, de telle sorte qu’elle éprouve le sentiment de veiller sur eux. Ce ou ces nouveau-nés sont apparus dans l’environnement même où la personne décédée avait vécu. Ce sont des enfants de sa descendance ou parfois simplement des voisins, des connaissances que la personne décédée a laissé derrière elle. Cette dernière ne les voit pas dans leurs corps physiques mais elle les sent exister comme s’ils avaient un lien spécial avec elle. Étrangement, plus elle s’éloigne des réalités terrestres et plus elle se sent liée à certains êtres et certains événements de la Terre.

b. Explication occulte

La mort n’est pas seulement ce qu’elle nous paraît être lorsque, en une fraction de seconde, nos corps passent de vie à trépas. Ce qui survient avec fulgurance pour nos corps physiques n’est que le début d’un processus de transformation qui se produira graduellement.
L’homme après s’être retiré de son corps physique, va subir une évolution qui fera progressivement de lui une autre personne, plus élevée, plus consciente.

Mais pour comprendre cette évolution, il est nécessaire de bien connaître la nature de l’homme, sa constitution.

Dans le plan d’existence physique que nous connaissons bien, le corps que nous habitons, bien qu’unique, provient pourtant d’une multitude d’êtres qui ont disparus, mais en laissant une empreinte qui leur a survécu. C’est le patrimoine génétique.
Ainsi, chacun de nous, à notre naissance, est constitué des influences léguées par la génétique de nos ancêtres. Dans notre corps, survivent nos parents, nos aïeux, ceux de notre race et tout un passé dont nous ignorons tout. Malgré notre tout puissant sentiment d’être nous-mêmes, ces êtres en nombre incalculable, qui ont disparu, influencent nos goûts, inclinent nos actions et décident peut-être même de certaines de nos pensées.
Ce legs génétique que personne ne peut refuser est transmis de génération en génération par la reproduction. Les gamètes mâles et femelles porteuses des secrets du passé se mêlent et déterminent l’apparence et les aptitudes d’un nouvel être.

Mais l’ésotérisme nous apprend que nous ne sommes pas seulement constitués du seul corps physique. Nous possédons également un corps astral, un corps mental et un corps causal dans lequel siège notre conscience la plus intime : notre âme.
D’où proviennent alors ces différents corps ? Comment sont-ils construits ?

Pour ne considérer que nos corps astraux et mentaux, ils proviennent, plus encore que nos corps physiques, d’ancêtres que nous avons oubliés.
En effet, c’est bien avant notre naissance que nos corps astraux et mentaux se construisent autour de notre âme qui vient les habiter. Mais la substance de ces corps n’est pas vierge, extraite du néant. Cette substance est, elle aussi, héritée d’êtres qui ont été précédemment incarnés.
Tout comme nos corps physiques ne sont qu’influences provenant du passé, nos corps astraux et mentaux sont constitués de la substance des êtres qui nous ont précédés.
Comme nous l’avons décrit dans le paragraphe précédent, la personnalité après sa mort se purifie et s’élève moralement, au point qu’elle semble devenir une autre personne, plus spirituelle. Cette élévation provient de l’attrition de ses corps astral et mental qui se disloquent, comme l’avait fait bien avant, le corps éthérique de l’homme incarné.
La matière la plus dense des véhicules astral et mental, celle dont la vibration est la plus lourde, se détache et quitte ces véhicules en premier. C’est ainsi que beaucoup de vices sont abandonnés par l’homme désincarné. Cela se produit par des épreuves morales qu’il vit dans l’au-delà, et dont il ressort victorieux à chaque fois qu’il parvient à se libérer de lui-même, de son moi humain. Mais le détachement dont il s’agit n’est pas seulement moral, il correspond factuellement à ces parties denses de son être qui le quittent. Ce sont alors ces substances astrales et mentales, imprégnées d’influences et d’expériences passées qui selon une loi naturelle, inhérente à toute substance matérielle, chercheront à se ré-agréger pour former un nouveau corps. Elles seront utilisées par une âme sur le chemin de l’incarnation qui s’en emparera pour les ajouter aux corps qu’elle cherche à constituer.
Ce sont ainsi, des substances provenant de plusieurs personnes différentes qui sont habituellement utilisées par nos âmes, lorsqu’elles reforment de nouveaux corps pour s’incarner.
Alors que l’âme de la personne décédée, accède à des plans de plus en plus élevés, les matières de plus en plus subtiles qui constituent ses corps la quittent et sont immédiatement réemployées.
Ces portions de l’être, imprégnées de tempéraments et d’habitudes comportementales se réincarnent à travers un nouveau-né, et souvent dans l’environnement même, où son ancien possesseur est parti.
C’est pourquoi, il est souvent constaté que le petit fils ou la petite fille d’un grand-parent décédé exprime des tendances de caractère strictement identiques à celles de son aïeul. Lorsque la famille est sensibilisée à l’idée de la réincarnation, elle peut croire à tort, qu’il s’agit de l’ancêtre réincarné. Parfois l’enfant peut exprimer les inclinations et le caractère d’un ami ou d’un voisin décédé de la famille, les raisons en seront les mêmes.
Ce ne sont que ces tendances de caractère provenant de la substance des corps qui reviennent à la vie selon la même règle universelle : rien ne meurt, rien ne se crée, tout se transforme. En Inde et dans les pays à tradition Bouddhiste, cette confusion entre l’être et la substance de ses corps est souvent commise.
L’âme qui a été, après sa mort, confrontée à des épreuves qu’elle a su surmonter et qui s’est ainsi détachée de parties entières de ses corps, peut totalement ignorer qu’elles sont réemployées par d’autres êtres qui se réincarnent ; résider dans l’au-delà n’est pas une garantie pour tout savoir.
Mais cette âme pourra se sentir, comme cela a été rapporté plus haut, en affinité ou reliée intimement avec des êtres nouvellement incarnés qui continuent de faire vivre la substance de ses anciens corps et leur réservent une nouvelle destinée. Ces matières issues des corps, imprégnées de caractéristiques psychiques et de la mémoire d’événements passés, ne sont pas conscientes, mais elles influencent la conscience de celui qui les emploiera pour construire ses corps ; cette distinction est importante.
Le nouvel être qui s’incarnera, pourra alors ressentir très profondément l’influence d’un pays, l’empreinte d’une époque ou la trame d’un destin. Mais malgré l’authenticité de ces perceptions, elles ne sont pas la garantie que cet individu ait été incarné antérieurement dans ces contextes qu’il sent pourtant vivre en lui ! Ce ne sont que des substances corporelles, ayant appartenu à un autre être et imprégnées d’une histoire passée qui se sont réincarnées pour continuer d’évoluer à travers lui.

Ce que nous venons de décrire est le premier aspect de la réincarnation, la réincarnation de la substance des corps.
Il y a deux autres aspects de cette question à explorer, pour bien comprendre cette loi de renaissance chez l’homme.

Le premier est :

Le second est :

3. La destinée du « Moi » dans l’au-delà.

a. Le Soi, le non-Soi et le Moi.

Selon la philosophie de l’ésotérisme, l’homme, en tant qu’être psychique, est composé de deux parties principales : le Soi et le non-Soi.
Le Soi est l’âme de l’homme, qui lui donne sa conscience. Le Soi est donc auto-conscient, il se perçoit lui-même exister.
Le non-Soi est l’ensemble des corps qui recouvrent le Soi de leurs substances pendant l’incarnation. Cette philosophie nomme également ce non-Soi, les « seigneurs lunaires » en opposition au Soi qui est désigné comme un « seigneur solaire ». Il faut comprendre par cette analogie que le soleil produit sa propre lumière alors que la lune ne fait que refléter celle de l’astre du jour. La dénomination non-Soi indique par conséquent, que ces substances des corps, ne sont pas conscientes par elles-mêmes.
Mais ce que cette philosophie n’indique pas clairement est ce qui résulte du rapprochement qui s’opère entre le Soi conscient et le non-Soi sans conscience d’un même être.
En s’associant, le Soi et le non-Soi créent le Moi. Ce Moi est la conscience émergeant de la substance des corps sous l’influence du Soi (ou âme). Ce Moi est tout ce que l’individu a conscience d’être lorsqu’il dit : « je suis ».
Il y a donc deux consciences qui cohabitent dans un même être : la conscience de l’âme (le Soi) et la conscience de la personnalité (le Moi). Le Moi est conscient de lui-même tout comme le Soi qui lui permet d’exister. Mais le Moi est limité à cette conscience de lui-même, alors que le Soi est conscient de lui-même et conscient des autres Sois dans une proportion égale. C’est ce que nous appelons la conscience de groupe du Soi.
Le non-Soi enfin, n’est que la structure de substance par laquelle la conscience du Moi peut émerger.
Le Moi possède une conscience de lui-même qui dépend autant de la qualité des substances qui sont employées pour sa confection que de la nature du Soi qui se recouvre et emploie ces substances formant les corps. Les corps dont nous parlons sont bien sûr les trois corps, mental, astral et physique.

b. Découverte du Soi après la mort

Au chapitre précédent nous avons vu que l’individu, après sa mort poursuivait une vie dans un nouvel environnement qui lui procurait des occasions de se perfectionner moralement et d’élargir sa conscience. Cet individu est, en fait, le Moi, la conscience de la personnalité qui persiste après la mort. Mais les substances qui constituent les corps mental et astral de cet individu se détachent de lui et sont réemployées par d’autres êtres qui reviennent à la vie terrestre. C’est par cet allégement que le Moi se purifie et s’élève moralement.
Ce qui se produit en réalité, est le rapprochement progressif de la conscience du Moi et de la conscience du Soi surplombante. Le Moi ou personnalité individuelle rejoint par étapes successives l’âme qui l’a engendré. Vient un moment de cette vie dans l’au-delà, où la conscience du Moi est si proche de celle du Soi, qu’elle peut se fondre en lui. Elle le fait en apportant avec elle, les expériences de sa vie terrestre qui ont survécu au processus de purification qui élevait le Moi vers le Soi. Ces expériences sont celles où l’individu a fait preuve d’amour désintéressé, d’altruisme ou qu’il s’est dépensé pour éclairer son prochain, lui ouvrir de nouvelles voies de progrès, durant sa vie terrestre. Ces actions rejoignent la conscience de l’âme et s’y ancrent à jamais.
Le Soi, de nature spirituelle, est ainsi enrichi de capacités à s’exprimer dans les plans matériels (mental, astral et physique) par le Moi qui se fond en lui.
Ce Moi ou conscience de la personnalité n’existe plus en tant que réalité limitée par la conscience de lui-même, mais il persiste uni à la conscience spirituelle du Soi, pour l’éternité. Cette fusion de la conscience personnelle avec la conscience du Soi est vécue par l’individu comme une extraordinaire expansion de conscience qui lui fait accéder à l’infini de la création ainsi qu’à la compréhension que l’évolution n’aura pas de fin.

Dans certaines traditions religieuses ou ésotériques, la réintégration de la conscience individuelle dans le Soi est considérée comme une fusion en Dieu. Mais ce n’est pas le cas, ce n’est que l’étape où la personnalité limitée accède à jamais à la conscience spirituelle de son âme. Cette âme est consciente de l’omniprésence de Dieu et s’accorde à sa volonté, mais elle n’est pas lui.
Il n’est pas possible de décrire l’existence du Moi qui a réintégré la conscience spirituelle de son âme, car ici, la vie n’a plus les limites que nous connaissons ici-bas dans nos corps. Qu’il soit dit simplement que la faculté de se rendre compte, l’aptitude à ressentir et la possibilité de décider et d’agir sont les points communs à l’âme et la personnalité. Mais durant la vie incarnée, l’âme était captive des limitations de la personnalité. Ses facultés étaient bridées par la matière dont la personnalité est nécessairement constituée. Mais désormais après la réintégration du Moi dans le Soi, la conscience est affranchie des limites et de l’imperfection imposée par la matière.

Nous avons vu que le Moi, perd progressivement le sentiment de sa propre existence séparée, il se transforme pour devenir une part de la conscience de l’âme elle-même. L’identité séparée qui caractérisait l’homme durant son existence terrestre meurt donc à elle-même et pour cette raison ne se réincarnera jamais telle qu’elle a existé.
Ce fait est le second aspect de la réincarnation : le Moi ne se réincarne pas, il se transforme.
Comme cela a été dit précédemment, la substance des corps revient à une nouvelle existence terrestre par le biais d’un nouvel être, mais la personnalité individuelle, le Moi auquel l’individu est identifié ne revient pas à une nouvelle vie.
C’est ici que la réincarnation en occident est souvent mal comprise, car l’occidental, très identifié à son Moi, le confond aisément avec l’âme. L’occidental pense, à tort, que ce Moi, dont la portion la plus haute est spirituelle, reprend de nouveaux corps pour continuer de nouvelles expériences terrestres.
Mais le Moi ne contient pas d’essence spirituelle, c’est plutôt l’essence spirituelle (le Soi) qui contient le Moi en elle. Lorsque le Moi est réintégré dans le Soi, il ne possède plus de conscience séparée de lui-même. Il n’existe plus en lui, de goût, d’envie, de préférence, de nostalgie, de désir de bien faire, d’amour préférentiel d’un être ou d’un autre, distinctifs de la conscience individuelle.
Des descriptions avec force détails, ont pourtant été présentées au public, par certains auteurs ésotéristes. Ces auteurs présentent le cas d’individus en pleine possession d’une conscience individuelle, qui après leur mort, choisissent de nouveaux parents, observent et contrôlent la formation des corps qu’ils vont habiter, puis font leurs adieux à ceux qu’ils laissent dans l’au-delà, afin de s’incarner. Ces descriptions, parfois forts belles et émouvantes, ne reflètent pas la réalité.

4. Le Soi et la réincarnation

a. L’action Divine et les groupes d’âmes

Le Soi, après la réintégration du Moi, auquel il avait prêté une existence séparée durant une vie terrestre, est prêt à se constituer de nouvelles enveloppes de matières mentales, astrales et physiques. Mais le Soi sur son propre plan, que la tradition ésotérique nomme le plan causal, vit son existence en conformité avec des règles très différentes de celles qui conduisent la vie du Moi individuel. Ces règles sont des règles de groupe. Les âmes sont assemblées sur le plan causal en de vastes structures qui sont sensibles à la vie et la pensée de Dieu. Ces groupes d’âmes nombreux et variés, ont chacun des fonctions différentes et sont employés par la vie Divine pour poursuivre des activités sur les plans matériels de l’existence.
Par exemple, certains groupes d’âmes sont réceptifs à l’intention Divine, de développer la maîtrise des forces de la nature.
Au moment jugé opportun par la Divinité, ces âmes vont alors recevoir de la Déité, un « appel à l’incarnation ». Elles y répondront en renaissant en groupe, avec la mission de traduire, par le biais des personnalités qu’elles vont édifier dans l’incarnation, l’intention divine de maîtriser les forces de la nature.
Et c’est ainsi, qu’à une époque donnée, apparaît un groupe d’individus à tendance scientifique qui développent la technologie et l’industrie, et permet à une grande part de l’humanité d’accéder au développement d’une civilisation qui commande aux forces matérielles de la nature. Malgré les abus nombreux, les mésusages et les erreurs, l’intention initiale qui a produit cette percée spectaculaire, au sein des secrets de la nature, provient de la Divinité qui emploie des âmes humaines, associées en groupe.
Chaque âme appartient ainsi à un groupe dont les membres accomplissent par leur rassemblement une mission précise. Les personnalités employées par ces âmes peuvent ignorer complètement cette mission qui s’accomplit à travers elles, lorsque le contact âme-personnalité n’est pas encore développé. Mais pour autant, chaque individu présent sur la Terre, avec d’autres dont il peut méconnaître l’existence, participe à l’exécution d’un projet d’origine divine, qui doit s’inscrire dans le monde matériel.
Ce que nous appelons l’Histoire n’est donc que le déroulement de ces intentions et actions Divines, exécutées par des âmes humaines.
La souffrance, l’égarement, le mal, qui accompagnent pourtant le déroulement des événements sur Terre ne proviennent pas de l’intention initiale. Mais cette intention a dû se frayer un passage, au travers des substances non-conscientes (les trois corps) que les âmes humaines sont obligées d’employer pour accomplir le projet Divin qu’elles tentent d’exécuter en groupe. C’est ainsi que la pureté du Dessein initial est altérée et pervertie, lors de son exécution dans la sphère d’existence matérielle.

b. La création de nouveaux corps

L’appel à l’incarnation résonne donc depuis une sphère Divine et atteint divers groupes d’âmes qui y répondent en rassemblant la substance disponible sur les plans, mental, astral et physique afin de se construire de nouveaux corps. Cet appel retentit généralement pour un cycle complet comportant plusieurs incarnations, pour chacune des âmes qui y répond. Les âmes s’engagent donc dans une série d’incarnations, au nombre de trois, sept, dix ou onze suivant les cas. Chaque âme appartenant au groupe et répondant à l’appel n’aura pas nécessairement le même nombre d’incarnations. Chacune possède, en effet, des spécificités individuelles et peut appartenir à plusieurs groupes différents qui réclament d’elle un engagement différent. La complexité est grande et aucune règle systématique, quant au rythme des réincarnations ne peut être fixée.

La formation de nouveaux corps est entreprise par le groupe d’âmes et non seulement par « les âmes individuelles ». Les âmes ainsi assemblées ont, du fait de leur appartenance à un même groupe, un karma commun qui les obligera à employer préférentiellement telles substances corporelles provenant de telles ou telles ethnies, nations ou époques antérieures.
Les corps sont construits à partir du socle des atomes permanents des âmes du groupe.
Bien que chaque âme emploiera des corps spécifiques, ces corps sont toutefois édifiés par le groupe d’âmes entier, car le Dessein suivi par les âmes est un Dessein de groupe.
Lors de cette construction d’une série de corps par les âmes, ceux-ci ne sont pas habités. Les âmes les construisent « de l’extérieur » comme un artisan façonne un objet.
A ce premier stade, les corps n’expriment donc aucune conscience, ce ne sont que des véhicules inanimés.
Les corps mentaux sont construits en premier, par le groupe d’âmes, puis les corps astraux et les corps physico-éthériques en dernier lieu.

c. L’appropriation des corps

L’âme, sur son propre plan, est caractérisée par une triplicité de facultés qu’elle cherche à transmettre à chacun des corps afin de les développer dans l’incarnation. Ces facultés sont la volonté, la sensibilité et l’entendement. Chacune de ces facultés primera dans le développement et l’appropriation d’un des corps par l’âme. La volonté s’implantera principalement dans le corps physique, la sensibilité éveillera surtout à l’activité le corps astral, et l’entendement lui permettra de prendre le contrôle du corps mental. Mais au stade de la simple construction, ces facultés ne sont pas encore employées et les corps ne manifestent encore aucune capacité consciente.

Lorsque les trois corps ont été achevés et que l’embryon se développe dans le ventre de sa mère, une âme du groupe, spécialement associée aux atomes permanents de cet être en construction, se relie au corps physico-éthérique par un mince fil d’énergie qui permet de qualifier le corps de certaines tendances karmiques que devra porter l’individu à naître.

Note : les atomes permanents, porteurs de la mémoire des vies passées, ne communiquent pas au nouveau corps en construction, les souvenirs qu’ils détiennent. Nous avons vu, dans la première partie de cet article, que c’est lorsque les énergies du corps éthérique entier passaient par l’atome permanent physique, que celui-ci était illuminé et livrait à la conscience, les souvenirs emmagasinés durant la vie. Mais dans la phase d’incarnation, les énergies éthériques ne passent pas par l’atome permanent pour l’illuminer, elles sont simplement attirées par lui et s’organisent autour de celui-ci, afin de former le corps. Au cours de ce processus, il n’y a pas encore de conscience dans le nouveau corps en construction pour recevoir les informations que contient l’atome permanent. Lorsque le corps est achevé, l’atome permanent n’émet plus d’énergie, il ne joue plus que le rôle d’un centre d’enregistrement pour les nouvelles expériences qui seront vécues. Il n’y a alors plus de possibilité de sonder les informations et souvenirs qu’il contient dans les conditions normales d’activité du nouveau corps. C’est la raison pour laquelle l’homme ordinaire se réincarne et croît au sein d’une nouvelle vie, sans aucun souvenir de ses vies antérieures.
Ce n’est que par des techniques de méditation spécifiques qu’un individu peut fouiller la mémoire que recèlent ses atomes permanents. De telles techniques consistent simplement à faire circuler volontairement et avec force, la substance éthérique du corps dans l’atome permanent. Alors, celui-ci s’illumine et révèle la mémoire qu’il détient.
Au cours de la vie et plus souvent pendant l’adolescence, il arrive parfois, pendant le sommeil, que cette mémoire fuite et projette quelques lueurs dans un rêve. Quelques fois, à la faveur d’un stress intense, des bribes de cette mémoire peuvent également se manifester.

Puis, au moment de la naissance, une portion plus large de l’âme pénètre dans le corps afin de l’animer de sa vie et qu’il puisse développer une motricité autonome. Cette motricité amènera le petit enfant à pouvoir se tenir debout et marcher, vers l’âge d’un an. C’est là tout l’objectif que l’âme poursuit lors de cette pénétration du corps à la naissance. L’ensemble des facultés dont le corps va alors faire preuve au fur et à mesure de son développement moteur vers la marche autonome, va faire défaut à l’âme sur son propre plan. En effet, pendant ce processus d’incarnation progressif, alors qu’un jeune enfant commence à se développer sur la Terre, l’âme continue d’exister et d’évoluer en compagnie des autres âmes sur le plan de l’âme, le plan causal. Mais la force motrice qui lui permettait d’agir sur le plan de l’âme est progressivement transférée dans le plan physique où se développe son corps. L’âme se retrouve alors comme un individu qui deviendrait progressivement spectateur des événements qui se déroulent autour de lui sans plus pouvoir y prendre une part active. La volonté de l’âme n’est plus disponible sur son propre plan d’existence, elle est employée dans le corps physique pour qu’il marche !

Puis, l’âme renforce son emprise sur le corps physico-éthérique qui se développe durant les premières années ; c’est essentiellement le développement des capacités sensorielles du corps qui occupe l’âme. Au cours de ce développement, l’âme perd alors, sur son propre plan, l’équivalent des facultés de voir, ressentir et entendre, tandis que son corps fait preuve de l’acquisition et de la coordination de ces mêmes aptitudes dans le plan physique.

Ce n’est qu’entre les âges de quatre à sept ans suivant les cas, que l’âme pénétrera pleinement dans son corps. Elle ne pourra alors, plus être consciente des évènements qui se dérouleront sur son propre plan d’existence, puisque toutes ses facultés de perception sensorielles auront été mobilisées pour l’animation de son corps physique.
L’âme reste toutefois consciente des qualités spirituelles (idées et desseins d’origine divins) qui sont les motifs même de sa propre existence ; privée de toute perception extérieure, l’âme reste consciente d’elle-même.

Pour l’enfant incarné, cette pénétration complète de l’âme dans le corps, correspond au moment où il comprend qu’il est mortel. L’apparition de la peur de la mort est l’indice de la présence complète de l’âme dans le corps physique d’un être humain. L’âme étant immortelle, elle ressent avec une intensité particulière, la mortalité du corps dans lequel elle s’insère. Cette perception de l’âme est transmise à l’enfant sous la forme d’une sensation indéfinissable de finitude qu’il ressent comme de la peur.

Au stade de la première enfance, avant sept ans, l’âme n’est incarnée que sous l’angle des forces de volonté qui la caractérisent, mais ses facultés sensibles et ses facultés cognitives ne se sont pas encore manifestées. C’est pourquoi le jeune enfant n’exprime pas encore les états de conscience intelligents provenant de l’âme. Tout ce qu’il est et exprime est de l’ordre sensoriel.

Note : lorsque le jeune enfant manifeste les facultés du langage, ce ne sont pas encore des aptitudes qui nécessitent l’usage de la pensée et de la réflexion mais ce sont l’expression de facultés sensorielles subtiles qui n’ont pas été identifiées comme telles par les psychologues de notre époque. Il existe un sens de la parole dans l’homme, au même titre qu’il existe un sens du toucher, par exemple. Le bégaiement, la dyslexie ou la dysphasie sont des atteintes à ce sens physique de la parole ; ce ne sont pas des troubles cognitifs ou mentaux.

L’appropriation du corps physique par l’âme, que nous venons de décrire, met en lumière une réalité très importante pour la compréhension psychologique de l’Homme : au stade de l’enfance, l’être humain est constitué de deux consciences bien distinctes dont l’une occupe le cerveau de l’être incarné et l’autre reste totalement subjective et donc indétectable depuis la sphère physique où nous le côtoyons.
La conscience qui occupe le cerveau est la conscience des sensations, besoins corporels et désirs embryonnaires qui accaparent la vie de l’enfant. L’expression de cette conscience sensorielle est possible parce que l’âme « s’est sacrifiée » pour le corps auquel elle prête sa propre vie et ses propres facultés. Cependant, l’âme sur son propre plan (causal), bien qu’ayant perdu toute initiative, continue d’être consciente de la force spirituelle provenant de la Divinité, dont elle tire sa subsistance. Mais l’enfant incarné ne perçoit rien de cette réalité qui se trouve pourtant à l’arrière-plan de son éveil progressif à la vie.
Bien qu’élaborée par l’action volontaire de son âme, la conscience cérébrale de l’enfant n’est pas consciente de cette âme. L’âme a donc conscience du corps qu’elle apprend à occuper, mais le corps qui bénéficie de cette présence n’a aucune perception de son âme, en retour. Il en sera également ainsi, lors des deux étapes suivantes où l’âme s’appropriera ses corps astral et mental.

d. Appropriation du corps astral

Le processus d’appropriation du corps astral est très semblable à celui du corps physique, à ceci près, qu’il se produit ultérieurement, qu’il met en jeu d’autres facultés de l’âme et se manifeste par d’autres symptômes psychologiques dans l’être incarné.

Entre les âges de sept à quatorze ans environ, l’âme s’approprie son corps astral. Elle emploie pour y parvenir, ses facultés sensibles, jusque-là restées inemployées, dans son incarnation.
Etre sensible, du point de vue de l’âme, c’est être apte à enregistrer le plus infime changement dans le monde extérieur tout en demeurant intérieurement parfaitement stable. Lorsque cette haute faculté sensible pénètre dans le corps astral de l’être humain, celui-ci prend brutalement conscience que chaque situation vécue est unique et ne se reproduira plus jamais ; instant après instant, tous les moments tristes et heureux d’une vie se perdent à jamais, dans le gouffre du temps. Cette prise de conscience est l’origine du sentiment de nostalgie que l’adolescent commence à découvrir. La nostalgie indique l’arrivée de l’âme dans le corps astral.
Mais lors de cette nouvelle appropriation, l’âme sur son propre plan, perd la faculté d’être sensible aux valeurs spirituelles qui la font vivre. L’âme meurt un peu plus à elle-même, pour la croissance de son corps astral. C’est pour elle un nouveau sacrifice, plus profond que celui par lequel, elle s’était antérieurement approprié le corps physique.
Pour les autres âmes sur le plan causal, qui observent celle qui s’incarne ainsi par étape, c’est comme si elles la voyaient s’endormir lentement, être prise d’une torpeur qui la rend de moins en moins accessible.

e. Appropriation du corps mental

Le corps mental qui était le premier à avoir été construit par le groupe d’âmes avant la naissance est le dernier à être approprié par l’âme qui s’incarne.
Ce n’est que lorsque le corps physique a atteint les dix-huit ou vingt ans que l’âme pénètre son corps mental. L’âme le fait par la faculté d’entendement qui la caractérise sur son propre plan. Pour l’âme, comprendre c’est peser et porter en elle, le « poids des choses ». Toute chose comprise par l’âme n’existe plus comme une réalité séparée mais comme une partie d’elle-même. Lorsque cette faculté de l’âme pénètre le corps mental d’un être humain, apparaît alors, le sens des responsabilités. Se sentir responsable est une façon pour la personnalité d’un homme d’accompagner et de porter, en lui, une chose ou un être.

A ce dernier stade, l’âme est pleinement incarnée dans les trois corps qu’elle avait construits antérieurement avec l’aide de son groupe. Sa tâche est désormais de cultiver une conscience au sein de ses trois corps qui devra s’approcher de celle qu’elle possédait sur son propre plan avant l’incarnation. La matière peu raffinée dont sont constitués les trois corps fait obstacle à ce dessein et c’est pourquoi l’âme doit revenir maintes et maintes fois par le procédé de renaissances continuelles, pour y parvenir.

f. L’atteinte du but

Par les renaissances successives, l’âme devient, de plus en plus, capable d’agir avec une volonté conforme aux intentions divines qu’elle sert, et de discerner le prolongement de cette vie divine jusque dans les processus matériels les plus ordinaires qui l’entourent dans l’incarnation. Vient un moment où il n’y a alors plus, pour elle, de différence entre la vie dans des corps et la vie hors des corps. L’âme n’est plus prisonnière de la matière, c’est plutôt cette dernière qui est devenue captive de la vie divine que l’âme transmet. L’être en incarnation à ce stade de développement est pleinement conscient dans son cerveau physique des états de conscience qui caractérisent le groupe auquel appartient son âme. C’est-à-dire que l’être incarné est occupé, tout comme les âmes désincarnées sur leur propre plan, à enregistrer les intentions et les pensées divines afin de les mettre à exécution. Cet état de conscience est celui qu’exprimait le Christ lorsqu’il s’est exclamé « non pas ma volonté Seigneur, mais la tienne ».
A ce stade, l’âme sur le plan causal ne se trouve plus « endormie » par le processus de l’incarnation comme c’est le cas pour l’homme moyen. La matière n’a plus le pouvoir d’amoindrir sa conscience d’elle-même lorsqu’elle est recouverte des trois corps. L’ésotérisme caractérise ce stade d’éveil complet de l’âme sur tous les plans (physique, astral, mental et causal) par les termes : continuité de conscience. Cette continuité de conscience permet à un homme incarné, d’être aussi conscient et éveillé aux réalités des mondes astral, mental et causal que l’individu ordinaire l’est aux phénomènes du monde physique.

5. Résumé

Cette présentation a tenté de mettre l’accent sur quatre aspects qui caractérisent la renaissance des êtres humains :

  1. l’homme est édifié à partir de plusieurs substances psychiques qui coopèrent durant sa vie sur Terre afin de créer une personnalité individuelle cohérente. Ces parties de l’homme se désolidarisent après sa mort mais continuent d’exister. Ces différentes substances psychiques de l’homme se réincarnent alors, indépendamment de la volonté de leur ancien possesseur et participent à la création des corps de nouveaux êtres humains. Lors de cette élaboration, elles conservent l’empreinte de leur(s) ancien(s) propriétaire(s), c’est pourquoi, l’être qui réapparaît manifeste déjà très jeune des caractéristiques psychiques très affirmées.
  2. l’aspect principal auquel on pense généralement lorsque l’on admet l’idée de la réincarnation, le Moi individuel, ne réincarne pas. Il est réabsorbé dans la conscience transcendante qui lui a donné la vie : le Soi, l’Ame ou corps causal.
  3. la cause première de la renaissance n’est pas le besoin d’évolution de l’âme ni celui de la personnalité. Les âmes renaissent pour exécuter en groupe un Dessein d’origine Divine qui cherche à atteindre le Monde matériel. Elles connaissent ensemble ce Dessein, le comprennent et se dévouent volontairement à son accomplissement. C’est l’extrême variété des différents aspects de ce Dessein qui amène des groupes d’âmes spécifiques à renaître ensemble afin d’exécuter cycliquement la part qui leur échoit. Les âmes renaissent volontairement en toute conscience pour mettre en œuvre l’intention Divine.
  4. les corps d’un homme sont construits avant sa naissance par un groupe d’âmes et non par une âme particulière. Mais ces corps seront progressivement investis et habités par une « âme unique » après la naissance. L’âme s’incarne ensuite de façon progressive, au fur et à mesure qu’elle prend possession des trois corps, physique astral et mental. L’âme a pris complètement possession de ses trois corps et n’est pleinement incarnée que lorsque l’homme atteint l’âge adulte.

6. L’Infini

La renaissance est le fruit de l’interaction entre l’Esprit et la Matière. L’Esprit anime la substance matérielle et l’organise en des structures qui permettent l’expression de la conscience. Compris ésotériquement ces structures sont la conscience elle-même. Mais l’Esprit est en perpétuelle expansion alors que la Matière tend à conserver sa forme intacte. C’est l’expansion de l’Esprit luttant contre la fixité de la Matière qui occasionne son vieillissement. Lors de cette interaction, l’Esprit semble progressivement déborder les limites de la matière puis s’échapper d’elle tandis que la matière semble se rétracter et perdre sa vitalité : c’est la décrépitude.
A son point ultime, l’Esprit quitte complètement la forme matérielle qu’il a construite et la Matière retourne à l’état de substance sans forme qui la caractérisait avant qu’elle ait été employée par l’Esprit : c’est la mort.
Puis l’Esprit immortel, fort de son expérience précédente réquisitionne de nouvelles substances matérielles qu’il édifie en de nouvelles formes, plus subtiles, exprimant donc une conscience plus élevée : c’est la renaissance.
Ce processus est sans fin car l’esprit évolue ainsi que la matière qui offrira toujours de nouvelles conditions pour l’expression d’un Dessein toujours plus ample. C’est ainsi que sont traversés, par le procédé de renaissances incessantes, des règnes entiers de la nature et que l’existence se déploie dans un infini que le mot Gloire ne fait qu’à peine effleurer.

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